À Cayeux-sur-Mer, un drone pour stériliser les œufs de goélands
À la demande de la Ville, la société CDSI a mené cette opération, mardi 9 et mercredi 10 juin, afin de réguler la population de goélands.
Un drone et de l’huile de colza. Voilà l’essentiel de l’équipement nécessaire pour stériliser les œufs de goélands. À l’initiative de cette opération de grande ampleur : la Ville de Cayeux-sur-Mer. Cette campagne a été menée, ces mardi 9 et mercredi 10 juin, par la société CDSI (Centre drone système industriel), basée en région parisienne. Des pontes tardives l’ont poussée à intervenir de nouveau, un mois après un premier passage.
Le procédé est simple : une caméra est positionnée sur la commande du drone afin de localiser les nids, que l’on trouve essentiellement en hauteur. Une fois la cible repérée, l’huile, préalablement placée sous le drone, est pulvérisée depuis la commande. « Cela empêche l’embryon de se développer et donc l’oisillon ne peut pas naître », explique Philippe Boutté, conseiller chasse, pêche et environnement à la Ville de Cayeux-sur-Mer. « On bouche les pores de l’œuf ce qui l’empêche de respirer », complète Nicolas Wadoux, agent administratif municipal. La commune de Cayeux-sur-Mer est la première en Picardie à avoir obtenu l’autorisation pour recourir à ce processus.
Des nuisances de tout type
Cette stérilisation répond à de nombreuses plaintes exprimées par les riverains, excédés des dégradations commis par le volatile. « Comme vous pouvez le voir sur le toit des maisons, il y a beaucoup de déjections qui peuvent également attaquer la peinture des voitures », développe Nicolas Wadoux. Des attaques de chiens et de chats par des goélands ont également été rapportées ainsi que d’importantes nuisances sonores : « Ils font un bruit pas possible », soupire Dominique, un résident secondaire. « Bien qu’il faille respecter la nature je pense que cette opération est utile car ils font quand même beaucoup de dégâts », poursuit-il. Il ajoute que la copropriété songe régulièrement à différents moyens d’action pour éloigner ces indésirables.
La Ville tient néanmoins à préciser que l’objectif n’est en aucun cas d’« éradiquer la population de goéland » mais bien de la « réguler ». L’opération a pris fin ce mercredi et le mode opératoire pourrait bien faire des petits dans les autres communes du littoral picard. À Mers-les-Bains, des campagnes similaires sont menées sans recourir au drone. Des grimpeurs aspergent les œufs à l’aide d’huiles végétales.
Romain Rouillard