Cette opération, menée depuis 2016 à la demande des habitants de Cayeux-sur-Mer (Somme), consiste à asperger les oeufs des oiseaux avec de l'huile végétale à l'aide d'un drone.
Le drone s’approche d’un nid de goélands pour l’asperger d’huile végétale, ce qui assure la stérilisation. (©L’Éclaireur du Vimeu)
Place Jean-Parmentier à Cayeux-sur-Mer (Somme). Une camionnette de la commune bloque l’accès aux voitures. Quatre goélands trônent sur un toit. Juste à côté, un nid pendouille de la gouttière.
La météo, ensoleillée sans une pointe de vent, est idéale en ce 20 mai 2020 pour mener une campagne de stérilisation de ces oiseaux qui font à la fois partie du paysage visuel et sonore mais qui peuvent être de véritables nuisances en cas de trop grande prolifération.
Nuisance si prolifération
Car cette initiative menée sous autorisation préfectorale, qui vise à réguler la population de l’espèce, a cours depuis 2016 à la demande des habitants, rappelle Philippe Boutté, élu au conseil municipal :
Ils sont gênés par les déjections sur les voitures, les toitures. Les goélands fouillent dans les sacs poubelles. Ils peuvent être aussi très agressifs, en attaquant les personnes lorsqu’ils ont des petits ».
Le confinement pour enrayer la pandémie de coronavirus n’a pas retardé les opérations. Nicolas Wadeux, un des employés communaux, explique :
« C’était prévu de longue date au mois de mai, début de la période de ponte. Une deuxième campagne devra compléter celle-ci au mois de juin ».
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De l’huile végétale
Car ce ne sont pas les nids qui sont visés mais bel et bien les oeufs, et ce à l’aide d’un produit 100% d’origine biologique, comme l’indique Gonzague Havez, un autre employé de la municipalité :
« On disperse de l’huile végétale. De colza ou de tournesol, qui ont pour propriété de boucher les pores de l’oeuf ».
Une manoeuvre assurée pendant 2 ans par des cordistes. Approche plus facile, rapide et moins dangereuse depuis 2018 avec l’intervention d’un drone par l’intermédiaire d’une société privée CDSI installée à Brétigny-sur-Orge (Essonne).
Philippe Faurent, pilote du drone CDSI, reviendra à Cayeux-sur-Mer en juin prochain pour la deuxième phase de la campagne. (©L’Éclaireur du Vimeu)
Richard Lecat, agent de surveillance de la voie publique présent pour l’occasion, souligne le danger de l’opération :
« Une autorisation exceptionnelle nous est donnée, car un drone ne peut pas voler en zone urbaine. C’est pour ça que la population doit rester chez elle quelques minutes car il y un risque de chute du drone ».
En deux jours, une cinquantaine d’oeufs ont été stérilisés. D’autres restent inaccessibles, même pour un drone. Ce sont les oeufs qui écloront et qui permettront à la ville de continuer à profiter du chant de ces oiseaux emblématiques de la côte picarde.